L’accès internet par satellite existe déjà depuis plusieurs années. En quoi les nouveaux réseaux, reposant sur des satellites en orbite basse, peuvent constituer une rupture sur ce marché ?
Jean Philippe Fournier - Les réseaux de satellites en orbite basse apportent tout d’abord des débits plus élevés. A la différence des satellites géostationnaires, ils sont beaucoup plus petits, beaucoup plus faciles à mettre en œuvre et donc beaucoup moins chers. On peut donc en lancer beaucoup plus, et donc créer un “réseau” de milliers satellite qui permet donc d’offrir beaucoup plus de capacité.
Ces satellites offrent aussi des latences beaucoup plus faibles permettant de réduire les quelques secondes de décalage des communications par satellite géostationnaire. De cette manière, on peut enfin avoir des conversations via une liaison satellite presque aussi naturelles qu’avec nos téléphones fixes.
SpaceX vient de mettre en orbite 6 satellites « direct to cell ». Techniquement, une antenne 4G LTE à 500 km peut-elle réellement proposer plus que du messaging ? Les opérateurs « cellulaires » terrestres sont-ils menacés ?
Jean Philippe Fournier - Oui, les opérateurs mobiles sont menacés, mais essentiellement dans les zones avec peu ou pas de réseau (zones grises et blanches). Mais si les opérateurs n’ont pas déployé leur réseau dans ces zones, c’est bien parce qu’économiquement, ces déploiements ne sont pas rentables. C’est donc moins une menace qu’une aubaine pour les opérateurs qui, sans surprise, sont plutôt favorables au développement de ces réseaux.
Et même là où les opérateurs ont déjà déployé leur réseau, il n’y a pas de réelle menace. En effet, il faut garder en tête les ordres de grandeur entre un réseau mobile et un réseau satellitaire. Le réseau Starlink devrait couvrir à terme les 8 milliards d’habitants sur terre, avec une capacité réseau qui représente 1/10eme du réseau de Bouygues Telecom, Free ou SFR…Et en plus chaque satellite aura la capacité des antennes 4G alors que les opérateurs mobiles sont déjà tous passés à la 5G. Ce qui signifie in fine que les constellations de satellites ont un débit limité : plus les gens vont se connecter dessus et moins il y aura de débit parce que le débit est partagé par tout le monde.
StarLink sera le premier opérateur « global ». Mais Musk ne risque-t-il pas de se heurter aux régulateurs ? D’un point de vue juridique, faut-il une licence pour opérer depuis l’espace ?
Jean Philippe Fournier - Les systèmes Starlink sont déjà interdits dans de nombreux de pays, le contrôle de l’information et donc des réseaux restant un enjeu fort dans des pays avec des régimes autoritaires. Et dans nos démocraties, il y a un réel enjeu de souveraineté qui va également dans le même sens.
Jean Philippe Fournier - Les réseaux de satellites en orbite basse apportent tout d’abord des débits plus élevés. A la différence des satellites géostationnaires, ils sont beaucoup plus petits, beaucoup plus faciles à mettre en œuvre et donc beaucoup moins chers. On peut donc en lancer beaucoup plus, et donc créer un “réseau” de milliers satellite qui permet donc d’offrir beaucoup plus de capacité.
Ces satellites offrent aussi des latences beaucoup plus faibles permettant de réduire les quelques secondes de décalage des communications par satellite géostationnaire. De cette manière, on peut enfin avoir des conversations via une liaison satellite presque aussi naturelles qu’avec nos téléphones fixes.
SpaceX vient de mettre en orbite 6 satellites « direct to cell ». Techniquement, une antenne 4G LTE à 500 km peut-elle réellement proposer plus que du messaging ? Les opérateurs « cellulaires » terrestres sont-ils menacés ?
Jean Philippe Fournier - Oui, les opérateurs mobiles sont menacés, mais essentiellement dans les zones avec peu ou pas de réseau (zones grises et blanches). Mais si les opérateurs n’ont pas déployé leur réseau dans ces zones, c’est bien parce qu’économiquement, ces déploiements ne sont pas rentables. C’est donc moins une menace qu’une aubaine pour les opérateurs qui, sans surprise, sont plutôt favorables au développement de ces réseaux.
Et même là où les opérateurs ont déjà déployé leur réseau, il n’y a pas de réelle menace. En effet, il faut garder en tête les ordres de grandeur entre un réseau mobile et un réseau satellitaire. Le réseau Starlink devrait couvrir à terme les 8 milliards d’habitants sur terre, avec une capacité réseau qui représente 1/10eme du réseau de Bouygues Telecom, Free ou SFR…Et en plus chaque satellite aura la capacité des antennes 4G alors que les opérateurs mobiles sont déjà tous passés à la 5G. Ce qui signifie in fine que les constellations de satellites ont un débit limité : plus les gens vont se connecter dessus et moins il y aura de débit parce que le débit est partagé par tout le monde.
StarLink sera le premier opérateur « global ». Mais Musk ne risque-t-il pas de se heurter aux régulateurs ? D’un point de vue juridique, faut-il une licence pour opérer depuis l’espace ?
Jean Philippe Fournier - Les systèmes Starlink sont déjà interdits dans de nombreux de pays, le contrôle de l’information et donc des réseaux restant un enjeu fort dans des pays avec des régimes autoritaires. Et dans nos démocraties, il y a un réel enjeu de souveraineté qui va également dans le même sens.