Medium, c'est quoi Medium ?
Medium est une plateforme de blogging en ligne créée en 2012 par Biz Stone et Evan Williams, les co-fondateurs de Twitter. Le second quitte l'entreprise quelques années après.
Medium permet aux utilisateurs d'écrire des articles et de les publier sur la plateforme, comme une plateforme de blogs standard. Le contenu sur Medium est organisé par des catégories thématiques et les articles les plus populaires sont mis en avant pour une plus grande visibilité. Comme un média.
L'entreprise américaine tente donc de se distinguer du seul rôle d'hébergeur par sa communauté d'écrivains passionnés et sa forte culture de la qualité du contenu. Medium offre également des abonnements premium qui permettent aux utilisateurs d'accéder à du contenu exclusif, ainsi qu'à des outils pour mieux gérer leur propre contenu.
Les articles sur Medium sont souvent longs et bien recherchés, et la plateforme encourage l'interaction entre les auteurs et les lecteurs grâce à des outils de commentaires et de partage social.
Medium permet aux utilisateurs d'écrire des articles et de les publier sur la plateforme, comme une plateforme de blogs standard. Le contenu sur Medium est organisé par des catégories thématiques et les articles les plus populaires sont mis en avant pour une plus grande visibilité. Comme un média.
L'entreprise américaine tente donc de se distinguer du seul rôle d'hébergeur par sa communauté d'écrivains passionnés et sa forte culture de la qualité du contenu. Medium offre également des abonnements premium qui permettent aux utilisateurs d'accéder à du contenu exclusif, ainsi qu'à des outils pour mieux gérer leur propre contenu.
Les articles sur Medium sont souvent longs et bien recherchés, et la plateforme encourage l'interaction entre les auteurs et les lecteurs grâce à des outils de commentaires et de partage social.
Et les créateurs de Twitter, en tuent un peu plus le business model
Et Medium lance ce mardi, parmi ses services de gestion additionnelle du contenu, son serveur Mastodon privé réservé en accès à ses membres (mais dont chaque utilisateur/membre est connecté au fediverse, donc de fait à tous les utilisateurs du logiciel mastodon dans le monde). Non évènement, Mastodon ça va faire Pschiiit ?
C'est à ma connaissance le premier exemple "commercial" d'une plateforme médias qui lie l'abonnement pour son service d'hébergement et de gestion de blogs à la fourniture d'un service de microblogging additionnel, adossé au paiement initial de l'abonnement à Medium:
Ainsi Medium choisit de garantir l'hébergement du serveur mastodon des utilisateurs payant de Medium, et leur fournit l'accès au système décentralisé de microblogging en "cerise sur le gâteau" de la prise d'un abonnement Medium, comme une brique additionnelle de son coeur de métier.
Et si on assistait là à la première banderille majeure plantée dans le core-business de twitter par le fediverse ? L'accaparemment d'une partie de la valeur générée du système de micro-message par un hébergeur s'appuyant sur un reach de 9 millions d'utilisateurs déjà actif sur le fediverse et mastodon.
Premier des acteurs économiques connu à ne pas tout à fait le proposer en un acte philanthropique. Medium transforme l'usage d'un serveur mastodon dédié en un service additionnel, garanti maintenu, actif, fonctionnel et interconnecté avec les autres services du même genre répartis dans le monde entier.
Pour les jeunes avec Macron ou les adhérents à Greenpeace un autre entre soi offert dans le coût de l'adhésion, pour les clients d'un club ou d'une salle de sport select une manière de montrer qu'on fait partie de ce club select etc. A titre personnel par exemple, je trouverais le signal assez fort si le porteur de messages en chef : la Poste , décidait de fournir une adresse et l'accès à un serveur mastodon maintenu et relié aisément aux outils de courrier, pour tenir mamy informée à l'autre bout du monde (on pourrait imaginer des trucs genre "le journal pour mamy" qui reprendrait les meilleurs pouets despetits enfants en version papier etc....).
Ce genre de services à visée commerciale pourraient cohabiter avec des instances philanthropiques ou métier. Ainsi on pourrait imaginer que les journalistes d'un média, aient un compte mastodon pro hébergé sur le serveur de leur entreprise (ou d'un réseau d'entreprises du même secteur), serveur qui n'hébergerait que les comptes des journalistes maison à l'exclusion de tout autre type d'utilisateur pour certifier les auteurs. Pour garantir que l'utilisateur, (on dit Pouettos ou Pachydermos?) est bien qui il prétend être, sur base de son serveur camp de base.
Plus besoin d'un concentrateur américain qui s'accapare toute la valeur, avec ses règles, sa couleur, sa pluie et son beau temps élonien, sa modération interne cheloue, ses tarifs de badge comme l'est twitter. Le microblogging devient un service web comme les autres, avec ses règles géographique, le contournement des VPN si nécessaire pour lancer des alertes, des conditions d'utilsation par instance.... Le web quoi. Le microblogging y re-devient une brique d'expression, un format de prise de parole, comme un mini blog wordpress ou Medium hébergé chez un fournisseur d'hébergement, et le serveur qui le propose, une sorte de camps de base qui définit les règles spécifiques (modération interne, accès au DM, garanties de QOS....)
Pour Medium ce move tient de l'évidence. Fournir une capacité à microbloguer est "un petit truc en plus" dans l'ADN d'écriture et de curation de contenu en plus d'être un pas si discret pied de nez de Biz Stone à Elon Musk. Medium c'est l'endroit où tu blogues et où l'équipe te propose une curation de contenu ciblée... Ce sera aussi l'endroit où tu microblogues au milieu d'une communautés de mediumeurs d'abord, et d'où tu t'élanceras pour découvrir d'autres auteurs maisons mais aussi aller lire les posts de tes potes ailleurs sur le fediverse, que tu auras ajouté à ton interface de consultation.
Le fait de "pouetter" n'est pas pour Medium l'objet, la cause du paiement unique mensuel de l'abonnement à leur service, mais un petit plus qui vient s'ajouter au plaisir de lecture de blogs chez eux, le travail de curation par les équipes (comme on ne choisit pas son FAI parce qu'il nous fournit une adresse mail, mais le fait qu'il nous en fournisse une, 5 ou 10 est un petit plus') etc.
C'est à ma connaissance le premier exemple "commercial" d'une plateforme médias qui lie l'abonnement pour son service d'hébergement et de gestion de blogs à la fourniture d'un service de microblogging additionnel, adossé au paiement initial de l'abonnement à Medium:
- No ads
- Support quality writing
- Access on any device
- Read offline with the Medium app
- Mastodon account
Ainsi Medium choisit de garantir l'hébergement du serveur mastodon des utilisateurs payant de Medium, et leur fournit l'accès au système décentralisé de microblogging en "cerise sur le gâteau" de la prise d'un abonnement Medium, comme une brique additionnelle de son coeur de métier.
Et si on assistait là à la première banderille majeure plantée dans le core-business de twitter par le fediverse ? L'accaparemment d'une partie de la valeur générée du système de micro-message par un hébergeur s'appuyant sur un reach de 9 millions d'utilisateurs déjà actif sur le fediverse et mastodon.
Premier des acteurs économiques connu à ne pas tout à fait le proposer en un acte philanthropique. Medium transforme l'usage d'un serveur mastodon dédié en un service additionnel, garanti maintenu, actif, fonctionnel et interconnecté avec les autres services du même genre répartis dans le monde entier.
Avec autant d'instances Mastodon à choisir, nous prévoyons pour me.dm quelques avantages importants dès le départ : une infrastructure et une modération fiables, un nom de domaine court pour faciliter le partage de votre nom d'utilisateur, un meilleur accueil pour les nouveaux utilisateurs, et un flux local intéressant.(N.B : Medium pense un peu la fourniture d'un accès garanti à Mastodon sur le modèle de l'adresse mail. On a tous un client mail différent, qui fonctionne sur les protocoles SMTP/pop /IMAP. Mais c'est la garantie de pouvoir contacter qui on veut par mail, quel que soit son domaine que nous vendent les fournisseur de client mail ... )
Bientôt, nous inviterons tous nos écrivains et lecteurs de Medium sur cette instance en tant que service supplémentaire dans le cadre de notre adhésion. Nous travaillons sur une option "s'inscrire avec Medium" qui facilitera les débuts sur Mastodon, et permettra de trouver des personnes et des sujets qui correspondent à vos centres d'intérêt. Si vous souhaitez faire partie de notre première liste d'invités, inscrivez-vous ici.Tout le modèle économique de Twitter est remis en cause, si des acteurs privés commencent à utiliser l'accès à une adresse et un serveur Mastodon comme une brique servicielle. Et en effet, à quoi bon maintenir une plateforme de microblogging propriétaire, Twitter, si des plateformes de microblogging interconnectées deviennent les outils "de plus", additionnels à plein de services tiers payants? Si modèle économique spécifique peut être trouvé pour l'hébergement d'un serveur décentralisé interconnecté avec tous les autres dans le monde?
Pour les jeunes avec Macron ou les adhérents à Greenpeace un autre entre soi offert dans le coût de l'adhésion, pour les clients d'un club ou d'une salle de sport select une manière de montrer qu'on fait partie de ce club select etc. A titre personnel par exemple, je trouverais le signal assez fort si le porteur de messages en chef : la Poste , décidait de fournir une adresse et l'accès à un serveur mastodon maintenu et relié aisément aux outils de courrier, pour tenir mamy informée à l'autre bout du monde (on pourrait imaginer des trucs genre "le journal pour mamy" qui reprendrait les meilleurs pouets despetits enfants en version papier etc....).
Ce genre de services à visée commerciale pourraient cohabiter avec des instances philanthropiques ou métier. Ainsi on pourrait imaginer que les journalistes d'un média, aient un compte mastodon pro hébergé sur le serveur de leur entreprise (ou d'un réseau d'entreprises du même secteur), serveur qui n'hébergerait que les comptes des journalistes maison à l'exclusion de tout autre type d'utilisateur pour certifier les auteurs. Pour garantir que l'utilisateur, (on dit Pouettos ou Pachydermos?) est bien qui il prétend être, sur base de son serveur camp de base.
Plus besoin d'un concentrateur américain qui s'accapare toute la valeur, avec ses règles, sa couleur, sa pluie et son beau temps élonien, sa modération interne cheloue, ses tarifs de badge comme l'est twitter. Le microblogging devient un service web comme les autres, avec ses règles géographique, le contournement des VPN si nécessaire pour lancer des alertes, des conditions d'utilsation par instance.... Le web quoi. Le microblogging y re-devient une brique d'expression, un format de prise de parole, comme un mini blog wordpress ou Medium hébergé chez un fournisseur d'hébergement, et le serveur qui le propose, une sorte de camps de base qui définit les règles spécifiques (modération interne, accès au DM, garanties de QOS....)
Pour Medium ce move tient de l'évidence. Fournir une capacité à microbloguer est "un petit truc en plus" dans l'ADN d'écriture et de curation de contenu en plus d'être un pas si discret pied de nez de Biz Stone à Elon Musk. Medium c'est l'endroit où tu blogues et où l'équipe te propose une curation de contenu ciblée... Ce sera aussi l'endroit où tu microblogues au milieu d'une communautés de mediumeurs d'abord, et d'où tu t'élanceras pour découvrir d'autres auteurs maisons mais aussi aller lire les posts de tes potes ailleurs sur le fediverse, que tu auras ajouté à ton interface de consultation.
Le fait de "pouetter" n'est pas pour Medium l'objet, la cause du paiement unique mensuel de l'abonnement à leur service, mais un petit plus qui vient s'ajouter au plaisir de lecture de blogs chez eux, le travail de curation par les équipes (comme on ne choisit pas son FAI parce qu'il nous fournit une adresse mail, mais le fait qu'il nous en fournisse une, 5 ou 10 est un petit plus') etc.
Comme pour toutes les nouvelles plateformes, il y a une courbe d'apprentissage. Nous sommes particulièrement conscients du fait que nous rejoignons un écosystème Mastodon existant qui compte déjà 9 millions de personnes. Cet écosystème dispose de normes communautaires existantes qui sont particulièrement axées sur la prévention de la toxicité qui a frappé d'autres plateformes de médias sociaux.
C'est l'une des raisons pour lesquelles nous n'autorisons pas encore l'accès à tous les membres de Medium. Nous devons clarifier le diagramme de Venn qui représente le meilleur de Medium et le meilleur de Mastodon.
Paver le chemin du "twit" as a service.
De fait, ce genre de move est disrupteur du business model de Twitter tout entier et de la façon dont, je pense, le monde va se mettre à "repenser" l'expression de courts messages textes ouverts à la lecture de tous.
Il rabaisse le service microblog au rang de "truc de base qu'on doit évidemment fournir à ses utilisateur si on prétend faire ou être un média" et plus une marque à part entière qui définit les règles du jeu sur 280 K . Seul demeure un protocole d'interconnexion ouvert et partagé par tous permettant de lire des pouets de l'autre bout du monde. La bataille de séduction n'est plus la possibilité de créer un message, mais l'écosystème serviciel dans lequel il s'intègre. Medium démontre ici que désormais chaque acteur média peut proposer "Twitter as a service".
En étant le premier et en proposant un tarif de 5€ contre les 10€ de Twitter Blue par exemple... Medium crée aussi au passage là (je pense) un nouveau standard de tarif de service pour le microblogging et crée la possibilité de créer des business autour des microcontenus, sans passer par Elon. En plus de créer une nouvelle norme de tarif par utilisateur, comme Spotify le fit pour le streaming. 5€ pour bloguer et twitpouetter garanti stocké et maintenu à jour, en supplément d'un abonnement au média medium. On dirait l'abonnement Canal+ qui nous propose l'accès à la version numérique de tel ou tel journal du même groupe, gratuitement compris dans le prix du service télé.
Avec cerise bénéfique sur le gateau entreuprenarial : les pouets que Medium héberge créent de la valeur directement pour Médium. Le fil local de Medium n'est composé que des auteurs de medium, les post des auteurs de medium, les avis des auteurs de medium... Médium se crée un écosystème microcentralisé relié au monde. Suffisamment connu pour que son expérience soit scrutée par des gens comme moi.
Et coupant au passage l'herbe sous le pied du biz model Meta. Le groupe de Mark Zuckerberg qui se disait qu'il récupérerait bien la couronne centralisatrice de Twitter en mettant en place un service de messages texte décentralisé par design. Mais avec la philosophie de facebook ... dont on connait la propension à créer des walled gardens partout, m'est avis que l'idée était plutôt de mettre un twitter like en standalone et de le relier à tous ses services, de facebook à insta, vers le monde. Regénérant pas son poids dans le game un point de concentration de la pratique.
Parce que les géants du web ou les moins géants comme Medium ont tous compris que la couronne du pré carré twitterien vacille. Devenir calife à la place du calife est tentant pour un Meta contraint au délestage. Biz Stone et Zuckerberg ont bien compris que l'usage du microblog à la twitter est devenu une norme de communication. Mais les deux ont déjà compris que, avant d'aller s'abonner à des pachydermos du monde entier, il faut accompagner les nouveaux utilisateurs qui cherchent un truc aussi simple que twitter. Et ont l'intuition que dans ce nouvel univers décentralisé par la nature de ses serveurs interconnectés, le premier point de contact de ces "néo users" sont les autres utilisateurs du même serveur local, et leur premier UX celui de l'outil qui leur servira à aller se re-connecter aux potes du monde entier.
L'enjeu devient celui de reconcentrer un nombre conséquent d'utilisateurs sur son serveur mastodon à soi et de les y fidéliser par les services additionnels ou l'interopérabilité avec les autres outils fournis par la marque.
Parce que de fait, au delà de quelques power user donc les tech geeks d'Ecran mobile font partie, qui ira vraiment plus loin que ce premier salon local? Qui comparera les services de chaque fournisseur d'outil pour pouetter ou la qualité intrinsèques des autres abonnés du même serveur? Assez peu de personnes ? Peu de monde en vérité. Beaucoup d'utilisateurs du twitter actuel n'y vont que pour produire des messages sans y lire ceux des autres, ou pour ajouter quelques personnes seulement (des amis, des potes complotistes...).
Garder ces "producteurs de contenu" peu sérendipitaires, peu curieux, dans une timeline locale facebook ou Medium, crée la valeur commerciale intrinsèque de cette timeline.
Elle permet d'y micro identifier des types d'utilisateurs, leur catégorie socio professionnelle majoritaire, leur religion, leur ethnie, leurs usages spécifiques au sein du serveur: qu'on soit csp sur Medium, ou des mamies qui attendent des news de leurs enfants sur le mastodon de la poste, des journalistes, des blogueurs... Tous sont par essence des catégories affinitaires du média ou du service qui propose un outil de micro blogging en service additionnel. Des catégories qu'on peut marketer, à qui on peut fournir trucs à acheter en plus pour leur usage particulier, via l'interface du système de microblogging lui même, ou directement vendu par des acteurs privés dans le fil local du serveur mastodon privé.
Stone et Zuckerberg ont bien compris que dans l'univers du pouet décentralisé de Mastodon on choisit choisit son foyer numérique (sa timeline de base), par affinité avec le fournisseur du service ou les autres utilisateurs qui y sont hébergés (est-ce un hasard par exemple si mon compte mastodon est hébergé chez la quadrature du net).
Ils ont capté que au départ de ce camp de base on ira, en plus, piocher comme on le fait pour twitter les @user qu'on aime bien ailleurs, pour personnaliser notre fil, mais toujours en addition du flux initial fourni par le service chez lequel on est hébergé. Flot de base qui retrouve un peu de pertinence "marketing" dès lors qu'il n'est plus un grand fourre-tout mondial de n millions d'avis, dans lequel Musk établit ses règles, mais un rassemblement de gens qui ont choisi le même serveur pour des raisons similaires servicielles ou thématiques.
Ce profiling finira bien par se vendre. Doper l'écosystème du fediverse c'est aussi créer la possibilité de micro communautés d'intérêt, auxquelles on sera lié par nature du choix de ce serveur, et/ou abonnement à CE service et pas celui de son concurrent.
(On pourra aller chercher ailleurs hein, mais tout l'enjeu d'un Stone ou Zuckerberg sera de garder l'utilisateur au maximum dans son micro-écosystème, par le service ou l'affinité pour les gens qui y pouettent, Et dans cette rétention on pourra toujours lui vendre ou lui proposer de l'additionnel).
Le modèle de l'APi du search, des outils additionnels de twitter prennent un sacré coup... ils ne sont plus nécessaires. L'écosystème des médias trouve un nouveau terrain pour capitaliser sur son audience : en hébergeant leur identité de microblogueur.
Bye bye twitter?
Il rabaisse le service microblog au rang de "truc de base qu'on doit évidemment fournir à ses utilisateur si on prétend faire ou être un média" et plus une marque à part entière qui définit les règles du jeu sur 280 K . Seul demeure un protocole d'interconnexion ouvert et partagé par tous permettant de lire des pouets de l'autre bout du monde. La bataille de séduction n'est plus la possibilité de créer un message, mais l'écosystème serviciel dans lequel il s'intègre. Medium démontre ici que désormais chaque acteur média peut proposer "Twitter as a service".
En étant le premier et en proposant un tarif de 5€ contre les 10€ de Twitter Blue par exemple... Medium crée aussi au passage là (je pense) un nouveau standard de tarif de service pour le microblogging et crée la possibilité de créer des business autour des microcontenus, sans passer par Elon. En plus de créer une nouvelle norme de tarif par utilisateur, comme Spotify le fit pour le streaming. 5€ pour bloguer et twitpouetter garanti stocké et maintenu à jour, en supplément d'un abonnement au média medium. On dirait l'abonnement Canal+ qui nous propose l'accès à la version numérique de tel ou tel journal du même groupe, gratuitement compris dans le prix du service télé.
Avec cerise bénéfique sur le gateau entreuprenarial : les pouets que Medium héberge créent de la valeur directement pour Médium. Le fil local de Medium n'est composé que des auteurs de medium, les post des auteurs de medium, les avis des auteurs de medium... Médium se crée un écosystème microcentralisé relié au monde. Suffisamment connu pour que son expérience soit scrutée par des gens comme moi.
Et coupant au passage l'herbe sous le pied du biz model Meta. Le groupe de Mark Zuckerberg qui se disait qu'il récupérerait bien la couronne centralisatrice de Twitter en mettant en place un service de messages texte décentralisé par design. Mais avec la philosophie de facebook ... dont on connait la propension à créer des walled gardens partout, m'est avis que l'idée était plutôt de mettre un twitter like en standalone et de le relier à tous ses services, de facebook à insta, vers le monde. Regénérant pas son poids dans le game un point de concentration de la pratique.
Parce que les géants du web ou les moins géants comme Medium ont tous compris que la couronne du pré carré twitterien vacille. Devenir calife à la place du calife est tentant pour un Meta contraint au délestage. Biz Stone et Zuckerberg ont bien compris que l'usage du microblog à la twitter est devenu une norme de communication. Mais les deux ont déjà compris que, avant d'aller s'abonner à des pachydermos du monde entier, il faut accompagner les nouveaux utilisateurs qui cherchent un truc aussi simple que twitter. Et ont l'intuition que dans ce nouvel univers décentralisé par la nature de ses serveurs interconnectés, le premier point de contact de ces "néo users" sont les autres utilisateurs du même serveur local, et leur premier UX celui de l'outil qui leur servira à aller se re-connecter aux potes du monde entier.
L'enjeu devient celui de reconcentrer un nombre conséquent d'utilisateurs sur son serveur mastodon à soi et de les y fidéliser par les services additionnels ou l'interopérabilité avec les autres outils fournis par la marque.
Parce que de fait, au delà de quelques power user donc les tech geeks d'Ecran mobile font partie, qui ira vraiment plus loin que ce premier salon local? Qui comparera les services de chaque fournisseur d'outil pour pouetter ou la qualité intrinsèques des autres abonnés du même serveur? Assez peu de personnes ? Peu de monde en vérité. Beaucoup d'utilisateurs du twitter actuel n'y vont que pour produire des messages sans y lire ceux des autres, ou pour ajouter quelques personnes seulement (des amis, des potes complotistes...).
Garder ces "producteurs de contenu" peu sérendipitaires, peu curieux, dans une timeline locale facebook ou Medium, crée la valeur commerciale intrinsèque de cette timeline.
Elle permet d'y micro identifier des types d'utilisateurs, leur catégorie socio professionnelle majoritaire, leur religion, leur ethnie, leurs usages spécifiques au sein du serveur: qu'on soit csp sur Medium, ou des mamies qui attendent des news de leurs enfants sur le mastodon de la poste, des journalistes, des blogueurs... Tous sont par essence des catégories affinitaires du média ou du service qui propose un outil de micro blogging en service additionnel. Des catégories qu'on peut marketer, à qui on peut fournir trucs à acheter en plus pour leur usage particulier, via l'interface du système de microblogging lui même, ou directement vendu par des acteurs privés dans le fil local du serveur mastodon privé.
Stone et Zuckerberg ont bien compris que dans l'univers du pouet décentralisé de Mastodon on choisit choisit son foyer numérique (sa timeline de base), par affinité avec le fournisseur du service ou les autres utilisateurs qui y sont hébergés (est-ce un hasard par exemple si mon compte mastodon est hébergé chez la quadrature du net).
Ils ont capté que au départ de ce camp de base on ira, en plus, piocher comme on le fait pour twitter les @user qu'on aime bien ailleurs, pour personnaliser notre fil, mais toujours en addition du flux initial fourni par le service chez lequel on est hébergé. Flot de base qui retrouve un peu de pertinence "marketing" dès lors qu'il n'est plus un grand fourre-tout mondial de n millions d'avis, dans lequel Musk établit ses règles, mais un rassemblement de gens qui ont choisi le même serveur pour des raisons similaires servicielles ou thématiques.
Ce profiling finira bien par se vendre. Doper l'écosystème du fediverse c'est aussi créer la possibilité de micro communautés d'intérêt, auxquelles on sera lié par nature du choix de ce serveur, et/ou abonnement à CE service et pas celui de son concurrent.
(On pourra aller chercher ailleurs hein, mais tout l'enjeu d'un Stone ou Zuckerberg sera de garder l'utilisateur au maximum dans son micro-écosystème, par le service ou l'affinité pour les gens qui y pouettent, Et dans cette rétention on pourra toujours lui vendre ou lui proposer de l'additionnel).
Le modèle de l'APi du search, des outils additionnels de twitter prennent un sacré coup... ils ne sont plus nécessaires. L'écosystème des médias trouve un nouveau terrain pour capitaliser sur son audience : en hébergeant leur identité de microblogueur.
Bye bye twitter?
@dverloes@lacommunautédemonmediapréféré
=> Et moi, avec mon tropisme médias bien connu, de me mettre à imaginer rapidement que Mediapart, Le Figaro ou Le Monde se mettent aussi à proposer, en plus de l'abonnement mensuel, un hébergement du service de micromessages de ses abonnés. Genre @dverloes@club.mediapart.com ou @dverloes@blog.lemonde.com ou @fruffin@fedi.figaro.fr pour un pouillème de plus.
En tant qu'abonné à une de ces titres j'apparaîtrais au monde de Mastodon dans une timeline initiale remplie uniquement de gens qui ont aussi créé leur compte sur la plateforme de Mediapart, du Figaro ou du Monde, je verrais pour commencer leur posts par défaut, ainsi (parce qu'ils sont malins chez médiapart au Fig et au monde) que les liens vers les articles du journal à eux, les journalistes à eux, à aller lire pour générer de la page vue, Mais aussi pourquoi pas des propositions de flux de médias et personnalités ou marques agrégés par les curateurs du monde ou de Mediapart dans cette timeline initiale...
Déjà en soi il y a de quoi rester "captif" dans l'univers du média en question sans être aller chercher personne à suivre sur d'autres serveurs mastodon hébergés ailleurs. Mais aussi, ontologiquement, le media d'opinion reprend un rôle de facilitateur d'accès à l'info, sous quelque forme qu'elle se présente (et selon ses règles de modération ou de présentation)
Puis oui, certes, depuis mon compte au Monde je m'en irais sans doute ajouter le @jeromebouteiller@mamot.fr ou @edwardsnowden@... pour progressivement enrichir mon fil personnel (comme on le fait de twitter pour le moment). Mais quand je me connecte à mon service hébergé par Le Monde ou Mediapart... Mon premier point de contact est toujours cette "timeline locale" dans laquelle baigne mon adresse mastodon.
Aujourd'hui, c'est le pari de Stone en fournissant un accès à l'outil mastodon en service inclus à l'abonnement, Medium parie sur l'attrait intrinsèque de sa marque et la certitude d'un hébergement sans couac pour ajouter une brique microblogging à son service de blogging. Il suppose que l'intérêt pour un fil originel, une timeline locale, faite d'auteurs de Medium est en soi un média. La lecture croisée entre auteurs partageant leur contenu de blog medium générant des vues non négligeables puis un levier pour la diffusion de ces liens via les auteurs eux-mêmes dans le mastomonde fédiversé entier. Malin et futur probable quand on voit les acteurs qui s'intéresse à cette nouvelle manière de décentraliser le service de microblogging sans en faire de la philanthropie humaniste pour autant.
J'espère que les acteurs médias français ne se réveilleront pas après cette bataille d'influence pour ne pas se retrouver satellisés par la nouvelle offre "décentralisée de facebook pour les micro messagesé ou d'autres acteurs de la Silicon Valley qui réagiront en super concentrateurs d'une technologie open sourcée.
Et que rapidement les serveurs des abonnés ou blogueurs de médiapart ou du Monde, viennent lutter contre la recentralisation américaine du service d'accès au fediverse. De serveurs où les fils d'articles de mediapart, des partenaires de Mediapart, des journalistes de médiapart, ou les publicités du Monde pour les "professeurs d'histoire de 50 ans lecteurs du monde", les comptes mis en avant par les curateurs du monde tailleront des croupières au fil des créateurs de reels t'annonçant leur prochaine vidéo sur insta.
Pour laisser à très courtes échéance Elon avec ses soucis bancaires et ses rêves de grandeur, esseulé dans un walled garden déconnecté de tous les endroits d'où se met désormais à émerger les brouhahas planétaires, mais sans filer le bébé dans l'eau du bain à d'autres géants centralisateurs américains.
(N.B : désolé les copains juristes, le passage de tuyau à hébergeur tout ça... m'est avis que ça va pas simple être simple. )
Mais clairement il me semble que l'avenir du microblogging à la twitter se situe dans le move que vient de réaliser Medium.
En fournissant le "microblogging as a service" ils viennent de flinguer le business model de Twitter. M'est avis que ce genre d'initiatives vont fleurir et s'interconnecter, pour recapter un peu localement de la valeur et de l'attention des utilisateurs de service de microblogging. Le rôle qu'y joueront les acteurs français et les médias français reste à inventer. Vite.