Sortir sa newsletter, malgré tout
Promis la newsletter était prête jeudi matin. Puis à des images de terrorisme répétées ad nauseam, sur chacun de mes écrans, ont succédé les images, ad nauseam, d’une loi du talion implacable. Puis comme si cet amas d’images ne suffisait pas, a démarré ensuite une sorte de course au positionnement politique dans l’hexagone. A qui sera le meilleur artisan de France succède: “qui sera le meilleur démocrate moralement susceptible d’accueillir vos votes à la prochaine présidentielle?”
Dans ce déversement d’actualité déjà difficilement supportable pour un cerveau normalement constitué, nous avons en plus été confrontés collectivement, vendredi, à cette règle journalistique cynique, du “mort kilomètre”. Puis à la course au message court sur les réseaux sociaux pour exprimer notre indignation de concitoyen. Cette séquence d’actualité me marque plus que je ne pouvais l’imaginer. Impression d’avoir trop, de tout. D’actu, d’analyses à chaud, d’images horribles entretenues à la fois par un marketing de la terreur et par l’économie des médias, ou par la recherche de rentabilité des médias sociaux.
Alors que des personnels enseignants sont blessés ou tués dans le Nord de la France et que d’autres pleurent leurs disparus de l’autre côté de la méditerranée je me sens entouré de trop d’injonctions à exprimer ma douleur, en public; à poster, à réagir, à liker et commenter, toujours plus.
(...)
Dans ce déferlement me rappeler que malgré l’injonction, malgré les leviers activés pour me pousser à répondre, je ne suis ni expert en mécanismes de la terreur, ni professeur d’histoire du proche et moyen orient, pas plus que scientifiquement versé en psychologie ou en vécu des enseignants dans leur établissement.
Désormais répondre : je ne sais pas.
Je peux avoir une intime conviction. Mais je ne vois pas au nom de quelle inclinaison de mon arrogance je me devrais de l’exprimer en public. Nous sommes dimanche, je poste la substantifique moelle de mon travail de curation médiatique. Ca je sais faire. Et depuis longtemps.
Dans ce déversement d’actualité déjà difficilement supportable pour un cerveau normalement constitué, nous avons en plus été confrontés collectivement, vendredi, à cette règle journalistique cynique, du “mort kilomètre”. Puis à la course au message court sur les réseaux sociaux pour exprimer notre indignation de concitoyen. Cette séquence d’actualité me marque plus que je ne pouvais l’imaginer. Impression d’avoir trop, de tout. D’actu, d’analyses à chaud, d’images horribles entretenues à la fois par un marketing de la terreur et par l’économie des médias, ou par la recherche de rentabilité des médias sociaux.
Alors que des personnels enseignants sont blessés ou tués dans le Nord de la France et que d’autres pleurent leurs disparus de l’autre côté de la méditerranée je me sens entouré de trop d’injonctions à exprimer ma douleur, en public; à poster, à réagir, à liker et commenter, toujours plus.
(...)
Dans ce déferlement me rappeler que malgré l’injonction, malgré les leviers activés pour me pousser à répondre, je ne suis ni expert en mécanismes de la terreur, ni professeur d’histoire du proche et moyen orient, pas plus que scientifiquement versé en psychologie ou en vécu des enseignants dans leur établissement.
Désormais répondre : je ne sais pas.
Je peux avoir une intime conviction. Mais je ne vois pas au nom de quelle inclinaison de mon arrogance je me devrais de l’exprimer en public. Nous sommes dimanche, je poste la substantifique moelle de mon travail de curation médiatique. Ca je sais faire. Et depuis longtemps.