Le jour où le journalisme mobile est mort frank cyrille
Hello Denis,
Quel article fleuve didonc, tu n'as pas lésiné avec le dos de la main morte ! ^^ Comme tous les outils un peu à la mode, il faut un peu de temps pour comprendre que tous les propos ne s'y prêtent pas, tout le monde n'a pas vocation à bien le maîtriser, et que le modèle économique de ce genre de production n'est pas évident : il faut faire des choix. La qualité de l'image est un faux problème pour moi. Le problème est souvent le fond : qu'est-ce qu'on raconte ? Une video super instable avec un son pourri cartonnera si on montre un affrontement coriace entre Zadistes et CRS. Le son est plus problématique sur du tiède ou froid, car si on n'entend pas bien, on décroche irrémédiablement. Mais le montage surtout... Comme pour l'écrit : il faut apprendre à supprimer ce qui est inutile sur le plan cognitif. Oui, les rédactions font souvent le même erreur : on forme les journalistes 1, 2 ou trois jours et hop, un bataillon de vidéastes mobiles ! Pas si simple. La courbe d'apprentissage de la video est lente. Il faut se planter plein de fois avant de faire un truc correct, techniquement et en termes de rythme (montage). La culture visuelle, c'est aussi un apprentissage lent... C'est vrai de plein d'autres formats : infographies, data-journalisme, applis interactives (genres Storymaps ou TimelinesJS...). Ce qui est mort c'est surtout l'utopie "tous Mojo". Pour faire ce travail bien, il faut se spécialiser un minimum. Par ailleurs, il faut pouvoir s'appuyer sur une stratégie maligne qui tient la route sur le plan économique. Sortir son smartphone pour capter une video choc oui ! Envoyer des journalistes à la chasse à des images froides et fades... c'est absurde, quel que soit la qualité des images ou du montage. Voilà, voilà ^^ A plus gamin ! Cyrille frank cyrille
Et bravo pour ton article top !
Denis Verloes
Oui.
Mais comme c'est signalé en filigrane du texte... En fait deux conceptions du monde Mobile Journalisme s'opposent. L'une est un journalisme qui fait du mobile un objet sacralisé qui demande formation, gadgets, micros, montage à postériori, parcours du combattant pour faire admettre à son red chef que le contenu est quali quand même et puis le publier..... L'autre est un journalisme d'urgence: ok merde si je sors ma caméra, le mec va me parler moins franchement parce qu'il se sentira épié, ok là si je sors mon appareil je vais me faire dessouder par un sniper, ok là je peux aller au contact avec la police mais s'ils me voient débarquer avec mon zoom, je vais me le faire éclater. Ou simplement: vache je suis tout seul au bon endroit et au bon moment et la seule chose que j'ai en main, c'est l'outil qu'utilise mon gamin pour faire ses snaps de biche..... Ou encore, OK ça faut que je le diffuse directement sur facebook, et j'ai pas de carte d'acquisition.... comment je fais? Ok je sors mon smartphone. Je pense donc qu'il faut remettre les questions sur le métier, la finalité du contenu produit, effectivement comme tu le dis, au centre des préoccupations. Mais à faire du "MOJO" un truc un peu geek, plein de gadgets etc... Je suis sûr que pleins de journalistes ne pensent même pas à utiliser leur smartphone pour raconter. Ecrire une réponse
|