Un nouvelle métrique de performance chez Twitter
L'ancien PDG de Twitter, Jack Dorsey, a approuvé cette nouvelle fonctionnalité en affirmant qu'il s'agit d'une "meilleure métrique."
Great. Much better metric
— jack (@jack) December 9, 2022
Elon Musk dit aussi vouloir améliorer la transparence autour de ce qu'on appelle le "shadow banning" sur le site et l'appli. C'est à dire que le twittos pourra identifier pour quelle raison sa publication est éventuellement dépréciée par le système.
Twitter is working on a software update that will show your true account status, so you know clearly if you’ve been shadowbanned, the reason why and how to appeal
— Elon Musk (@elonmusk) December 9, 2022
Une précision qui, dans la lignée de la divulgation des Twitter Files par Musk, est censée démontrer que la totale liberté de parole prônée par le PDG ne veut pas forcément dire : "liberté d'atteindre le plus grand nombre" (et que la modération discrète et "cachée" de l'équipe précédente était une erreur...) .
Il entend ainsi se démarquer des pratiques anciennes révélées par la divulgation d'e-mails internes, démontrant que Twitter possédait plusieurs listes noires secrètes pour limiter certains comptes jugés comme « dangereux ». Les profils dangereux se voyaient invisibilisés (ils pouvaient poster mais leur reach était réduit) et se sont vus attribuer une étiquette comme « Trends Blacklist » et « Search Blacklist » pour éviter qu’ils apparaissent dans les tendances ou les recherches de la plateforme.
Loin tout de même de l' "entrave à la libre parole" que Musk prétend ainsi démontrer. Mais bon. S'il le dit...
Elon Musk a également précisé que certains candidats politiques, dans le monde entier, ont été affectés par ce système de « shadowbanning » alors qu’ils étaient en pleine campagne électorale.
La question demeure de savoir si on a vraiment envie, en tant qu'utilisateur conscient, de voir un président appelant à la prise d'un lieu de pouvoir, remonter dans les tendances ou se retrouver mis en avant par le moteur de recherche interne de la plateforme.
Les chaînes d'e-mails, les conversations sur Slack et les captures d'écran publiées la semaine dernière par Musk, qui a l'impression de révéler des pratiques obscures du réseau social avant qu'ils ne le libère, donnent surtout à voir un aperçu de ce processus important et mal définissable par des règles strictes de modération, car mues par la raison ou la gestion "en bon père de famille" comme on dirait dans les vieux bouquins de droit, du réseau social, parce que par définition mal définissables par des règles algorithmiques et que parfois le bon sens se substitue à la loi.
Ce que nous voyons dans les "twitter files " est un peu de la matière première de cette réflexion, pas simple, sur la responsabilité individuelle du réseau social sur le monde et au delà de la loi.
Et en fait, du complot d'illuminatis partisans démocrates annoncé par Musk qui sait ménager ses effets, pas grand choise - bien qu'il soit clair, par sa présentation très sélective, que c'est ce que nous sommes censés percevoir dans ces documents .
Et clair aussi, a fortiori que les amateurs de propagation d'infox chercheront à amplifier la teneur de ces "révélations" qui font presque pschiit bien que non "transparentes".
De fait les quelques échanges qui fuitent ces derniers jours montrent surtout des personnels de direction impliqués, prudents et confiants dans la capacité d'intelligence collective née de la discussion interne sur ces sujets de modération hors cadre légal, ou cherchant à trouver des solutions pratiques, mais aussi plusieurs exemples concrets de discussions franches et accommodantes sur le sujet, montrant que le choix de limiter ou d'interdire certains auteurs n'est pas fait arbitrairement mais en fonction d'un consensus argumenté de points de vue opposés parmi les décisionnaires de l'époque. Bien qu'effectivement il semble qu'il y ait moins de voies républicaines que démocrates dans les membres du board, qui auraient pu apporter un autre éclairage aux réflexions.
Les #twitterfiles - un thread sur le contenu des échanges internes chez Twitter autour de sa politique de modération, telle qu'elle se pratiquait jusqu'ici sur la plateforme... #s01e00 #contexte pic.twitter.com/59asELHK5F
— Fabrice Epelboin (@epelboin) December 3, 2022
( si tu veux en savoir plus sache que Fabrice Epelboin nourrit le plus long thread de l'histoire des threads informatifs sur les "révélations" contenues dans les #Twitterfiles. Il se déroule en allant sur la page du twit cité ci-dessus et cliquant sur suivant. )
Mais si on pousse la réflexion dans le domaine de l'extra légal, ces choix "hors cadre", sont-ils vraiment très éloignés des décisions autocratiques et techno-orientées que propose Musk pour le moment, si on pousse le parallèle de la réflexion un cran plus loin.
Le check mark bleu revient
Le programme payant de Twitter, boosté et plus cher, offrira aux abonnés la "coche bleue", avec une sorte de processus de vérification destiné à empêcher les usurpations d'identité sur le site. On ne sait pas exactement en quoi consiste cet examen du compte, mais la vérification par numéro de téléphone semble faire partie du processus.
Le ticket d'entrée est de 8 dollars par mois si les utilisateurs s'abonnent via le Web ou 11 dollars par mois s'ils s'abonnent sur iOS et l'appstore
La vidéo en 1080P à l'upload est aussi comprise dans ce tarif, (on s'en fiche un peu à ce jour je trouve, puisque twitter n'est pas encore une plateforme dédiée à la vidéo au point d'investir pour y publier en meilleure qualité), mais aussi, la possibilité d'écrire des twits plus longs, jusque 4000 caractères, de les corriger, ou voir moins de publicités quand on est utilisateur payant. Ainsi que l'accès au système de coches multicolores dont on a déjà parlé chez Ecranmobile (3 couleurs : une pour les entreprise, une pour les individuels, une pour les organisations publiques ou gouvernementales).
Instagram surfe sur le Shadowban
Instagram va lui aussi indiquer aux créateurs quand et pourquoi leurs publications sont shadow bannées.
Instagram va permettre aux comptes “professionnels” de savoir si leurs publications sont bloquées ou non par les algorithmes de recommandation.
Cette information apparaîtra dans le “ statut du compte” de l’app Instagram de ces utilisateurs et leur montrera “la sélection” de posts qui ne conviennent pas, offrant la possibilité de les modifier, les supprimer ou contester cette décision s’ils estiment que c’est une erreur.
C'est peut-être le seul avantage du ramdam actuel de Musk sur les usages dans twitter que d'obliger les autres géants à se positionner sur les points critiques.
✅ Account Status Update ✅
We're expanding Account Status so professional accounts can understand if their content may be eligible to be recommended to non-followers.
Here’s how to get to it: Profile -> Menu -> Settings -> Account -> Account Status pic.twitter.com/QbxjQF06vR
— Adam Mosseri (@mosseri) December 7, 2022
Facebook, ce mausolée
Le journal du geek revient sur les morts de facebook. Selon une étude citée par le journal, il y a deux ans c'étaient déjà 30 millions de morts qui restaient « présents », sur Facebook. Et selon une étude de l’université d’Oxford, le nombre d’utilisateurs décédés surpassera celui des utilisateurs vivants sur le réseau social à l’horizon 2070, si le métaverse n'a pas mis fin à facebook.
Et en 2100, on comptera au moins 1,4 milliard d’utilisateurs morts sur Facebook… De quoi imaginer des scénarios à la Black mirror.
Oh wait il y a déjà des scénarios dans Black Mirror sur le sujet.
Voilà c'est environ tout pour aujourd'hui, j'espère t'avoir au moins appris un truc.
A tes commentaires.