Francescu Santoni
Francescu Santoni, bonjour. Le marché des applications iPhone et iPad est en plein boom depuis l'année dernière. Quel est votre positionnement et votre ambition sur ce marché ?
FS - Il y a eu le monde avant et il y aura le monde après. L'iPhone a été une véritable révolution. Grâce à son apparition une partie importante de la population est consciente qu'il est possible d'utiliser son téléphone comme un véritable couteau suisse auquel on ajouterait de nouvelles fonctionnalités à volonté.
De nombreux usages mobiles supplanteront ceux du web et il est aujourd'hui impensable pour tout service de ne pas avoir de véritable réflexion à ce niveau là. Notre positionnement est simple : nous réalisons les applications des différents acteurs souhaitant assurer une présence sur ce nouveau secteur.
Notre vision est celle d'une entreprise qui s'investit pleinement dans le projet de ses clients : nous n'effectuons pas du développement à la chaîne mais nous mettons au service notre savoir-faire afin d'accompagner nos clients lors de leur arrivée dans ce nouveau secteur.
Vous travaillez principalement sur l'environnement iOS. Envisagez vous de porter vos applications sur de nouvelles tablettes ou de nouveaux environnements logiciels ?
FS - Bien heureusement iOS n'est plus seul, il existe maintenant une forte concurrence. Nous voyons ces nouvelles plateformes à travers deux volets : la qualité des applications qu'elles permettent de réaliser et le nombre d'utilisateurs présents et intéressés par l'utilisation d'applications.
Nous sommes donc prêts à travailler sur les plateformes qui nous permettent de créer des applications de qualité en touchant un public intéressant. Dans le domaine des smartphones, Android et Windows Phone 7 semblent aujourd'hui répondre à ces critères.
Concernant les concurrents de l'iPad nous attendons car la version 3 d'Android, qui sera enfin réellement adapté au format tablette, est en approche et parce que Microsoft semble malheureusement se satisfaire de Windows Seven pour le moment.
Les tablettes sont bien souvent équipées de navigateurs web. Pourquoi les éditeurs disposant de services web doivent pour autant envisager le développement d'applications iPad ?
FS - Pour s'en rendre compte il suffit de regarder l'application que nous avons réalisé pour M6. D'un point de vue utilisateur cela apporte une expérience inégalable. Que ce soit en terme de fluidité, d'ergonomie et fonctionnalités, l'expérience utilisateur que permet de fournir une application est bien plus intéressante que celle d'un site web.
Il est également très intéressant d'assurer une présence sur l'AppStore, véritable star des terminaux iOS. Cela permet d'obtenir une visibilité extraordinaire et d'avoir de nouveaux modèles économiques, très attractifs. Si développer son application est avantageux, il n'est cependant pas question de faire tout et n'importe quoi. Le cas de chaque éditeur de service web est différent ! Il donc est indispensable pour eux d'analyser les objectifs concrets de leur présence sur iPad et ainsi voir comment cette présence doit s'inscrire dans la stratégie globale du service. L'application n'est pas le passage obligé d'une stratégie mobile !
Les services web sont bien souvent monétisés par la publicité. Pensez vous que les tablettes contribueront à l'avènement de nouveaux modèles économiques ?
FS - Au-delà du format tablette c'est le modèle de distribution "en kiosque" qui contribue à l'émergence de nouveaux modèles. En fait ces nouveaux modèles tournent essentiellement autour du fait que le micro paiement est maintenant connu des utilisateurs de la plateforme iOS et complètement intégré aux applications à travers l'In-App Purchase.
L'achat intégré permet des modèles plus élaborés que la simple publicité. On a notamment vu l'explosion du modèle économique "freemium" qui consiste à distribuer gratuitement une application ou un jeu puis vendre du contenu additionnel à l'intérieur de l'application. Les journaux sont également très intéressés par la vente d'abonnements sur iPad, rentabilisant ainsi davantage leur contenus. Le tout ne se fait pas sans tension puisqu'Apple devient maintenant très exigeant ! Il faut désormais obligatoirement passer par le système d'achat intégré officiel et donc voir une part de 30% de ses ventes intégrées rester entre les mains d'Apple.
Cela pose une vraie problématique pour des systèmes d'abonnements liés à plusieurs plateformes comme les journaux qui sont vers un rattachement des abonnements papiers et numériques.
En savoir plus : www.eastpad.com