Jacques-Edouard Sabatier : « JOW a anticipé dès sa création la convergence du média et du e-commerce »

JES – Je suis chimiste de formation mais j’ai toujours été très attentif au digital avec la création d’une première boite en 2007, spécialisée dans les QR Codes, puis une grande vigileance sur le phénomène start-up.

Mais l’idée de JOW s’est imposée à moi, comme pour beaucoup d’entrepreneurs. Quand je suis devenu papa pour la première fois, il y a 5 ans, j’ai redécouvert le sujet des courses alimentaires de la semaine, qui se pose pour toutes les personnes qui fondent un foyer.

A l’époque, j’ai testé toutes les applications des supermarchés existantes, mais je suis vite arrivé à la conclusion que c’était très long et très laborieux d’aller chercher les produits un par un dans un supermarché. Et une fois qu’on avait terminé ses courses, récupéré ses produits et rempli son frigo, se posait l’éternelle question du « Qu’est-ce qu’on fait à manger ce soir ? », celle de l’inspiration.

Même si on ne venait pas du tout de cette industrie, on s’est dit naivement qu’on pouvait aborder ces problématiques dans l’autre sens, en répondant d’abord à la question « Qu’est-ce que j’ai envie de manger ? » puis en simplifiant au maximum la préparation puis la livraison des commandes, reposant sur nos marques préférées.

JES – JOW a officiellement été lancée en septembre 2018, il y a un peu plus de 3 ans, mais a connu une croissance très rapide. Nous comptons plus d’une cinquantaine de collaborateurs, un partenariat avec les 6 plus grandes enseignes de supermarchés, ce qui représente plus de 4000 points de vente à travers la France et la capacité à toucher 97% de la population. Nous avons déjà réalisé 3 levées de fonds, d’un montant total de 30 millions d’euros, et nous revendiquons un peu plus de 150 millions de volume d’affaires sur le dernier exercice.

Mais au delà de ces chiffres, ce qui est hyper important, c’est notre modèle qui a dès le départ anticipé la convergence du média et du e-commerce. Aujourd’hui, on voit des commerçants se lancer dans le média en créant du contenu voire des chaînes de live shopping. Et dans le même temps, les grands médias sociaux comme Instagram ou Pinterest font le chemin inverse avec des boutons « acheter » ou l’ouverture de véritables boutiques.

Et cette convergence du média et du e-commerce, ce « shopable content », est prèsent dès le départ de l’aventure de JOW. Nous revendiquons d’ailleurs un véritable positionnement de « marketplace », avec la possibilité pour nos utilisateurs d’aller de la vidéo d’une recette de cuisine jusqu’au paiement, sur une seule et même plate-forme.

JES –  Les contenus JOW sont dors et déjà accessibles sur des objets connectés. Nous sommes par exemple l’un des partenaires de référence d’Amazon pour tous ses device Alexa, mais également d’Intermarché pour son dernier robot de cuisine. Cette notion de pervasivité, c’est à dire la capacité à trouver le contenu sur tous les écrans, est quelque chose sur lequel on travaille depuis longtemps.

Même si les applications de santé ou de régime rencontrent un grand succès, ce segment n’est pas dans notre ADN. Nous, ce dont on est fiers, c’est d’avoir, sur plus de 40 millions d’assiettes, augmenté de 25% la part de produits frais. Et sans trahir de secret, notre vision c’est de devenir une plate-forme pour consulter les meilleures recettes et les partager, en toute convivialité, avec ses amis.