Deux ans après le lancement de l'AppStore d'Apple, un kiosque de téléchargement comptant désormais plus de 225 000 applications, l'opérateur français SFR a organisé lundi matin à Paris une table ronde évoquant la nécessité "d'ouvrir" ces écosystèmes.
"Nous ne pouvons pas laisser à une société privée comme Apple le pouvoir de décider si on peut, ou non, télécharger telle ou telle application, consulter tel ou tel contenu. C'est une question de liberté" a expliqué Tristan Nitot, Président de Mozilla Europe dont le navigateur vedette Firefox est précisément exclu de l'App Store et de l'iPhone.
Technologiquement plus ouvert comme l'App Store de Palm, moins sélectif comme l'Android Market de Google ou bénéficiant d'accords commerciaux avec les opérateurs comme l'OVI Store de Nokia, les alternatives à Apple sont néanmoins nombreuses. "Même si l'iPhone reste la référence, les consommateurs peuvent choisir des environnements technologiquement ou commercialement plus ouverts." rappelle Sébastien Berten, PDG de l'agence Backelite.
Bénéficiant d'un accès simplifié aux ressources matérielles des smartphones (géolocalisation, caméra, boussole, capteur de mouvement, haut parleur, etc...), les applications pourraient néanmoins rapidement devenir obsolète grâce à l'émergence de la technologie HTML5, poussée par Apple et Google, et qui permettra la réalisation de services en ligne mobiles et multimédia, accessibles depuis le navigateur du smartphone.
"Le HTML5 gère l'image vectorielle, la vidéo, le glisser déposer ou encore le mode déconnecté. C'est une technologie qui est en train de s'imposer sur les mobiles avec le soutien d'Apple, Google et Microsoft" rappelle Tristan Nitot, grand défenseur des technologies ouvertes.
Une promesse d'ouverture que devraient soutenir les opérateurs même si ses représentant rappellent l'échec relatif du J2ME, il y a quelques années.
"Java 2 Mobile Edition était théoriquement une technologie universelle mais n'a pas tenu ses promesses en raison de la multiplication des formats d'écran et des implémentations différentes de la technologie selon les constructeurs. Nous soutiendrons le HTML5 mais nous sommes avant tout pragmatiques et notre priorité est de porter nos services sur les environnement plébiscités par nos clients comme iOS (iPhone) ou Android" explique Philippe Caloud, en charge de LaFactory SFR.
Reste à savoir comment le secteur de la téléphonie mobile pourra gérer le grand écart entre des constructeurs, soucieux de se différencier grâce au logiciel, et des développeurs, désormais sollicités par une demi douzaine de plates-formes logicielles. Une bataille qui rappelle celle qui a longtemps opposé Windows, Mac et Linux et à laquelle les services web, accessibles depuis n'importe quel ordinateur, ont sans doute été la réponse.