Bruno Van Boucq (Proxistore) et Jérôme Bouteiller (Ecran Mobile)
C’est l’heure de notre dernier rendez vous Mobile Business de la saison avec Jérôme Bouteiller, Fondateur d’Ecran Mobile, accompagné cette semaine de Bruno Van Boucq, fondateur du groupe Proxistore, pour nous parler de la « Privacy Sandbox » de Google qui débarque ce mois ci sur le web mais également prochainement sur nos mobiles. Jérôme, c’est quoi ce « bac à sable » de Google ?
JB - Bonjour Delphine. Alors vous savez sans doute que depuis 25 ans, le marketing digital repose sur ce qu’on appelle des « cookies », des traceurs qui permettent aux éditeurs de sites web de reconnaitre des internautes même quand ces derniers ne sont pas « loggés ».
Leur premier usage, c’était de conserver le contenu d’un panier d’achat entre deux visites d’un site e-commerce, mais les cookies ont surtout été massivement utilisé par les publicitaires pour gérer la répétition des affichages - on appelle ça le capping -, reconnaitre et cibler les internautes, et plus récemment « recibler » des internautes n’ayant pas finalisé un achat.
Mais si les éditeurs de navigateurs web ont inventé le cookie, ils veulent désormais le faire disparaitre. Après Firefox de Mozilla ou Safari d’Apple, c’est désormais au tour de Google Chrome, qui pèse les deux tiers du marché des navigateurs web, d’annoncer la fin prochaine des cookies publicitaires .
Des cookies qui seraient remplacés par quoi ?
JB - Alors Google a annoncé il y a déjà 3 ans une « Privacy Sandbox », une sorte de boites à outils, qui ambitionne de remplacer les cookies publicitaires par des API, des interfaces logicielles, et dont le déploiement effectif débute ce mois ci.
Avec ces API, les annonceurs ne pourront plus cibler individuellement les internautes, comme ils le faisaient avec les cookies, mais théoriquement cibler, voire recibler des groupes d’individus - des cohortes - partageant les mêmes centres d’intérêt ou les mêmes caractéristiques.
Mais la Privacy Sandbox devrait également inclure des API de mesure et d’attribution, fonctionnant également par cohortes, et non au niveau des individus.
Une privacy Sandbox qui ne se limiterait d’ailleurs pas aux seuls Cookies ?
JB - Effectivement, l’ambition de Google, c’est de supprimer tous les traceurs individuels, qu’il s’agisse des cookies, utilisés sur son navigateur Chrome, que les « Advertising ID », utilisés dans les applications sur les smartphones Android.
Google va ainsi beaucoup plus loin qu’Apple, qui a certes imposé le consentement avant toute collecte de l’advertising ID sur les applications iOS, mais qui n’a pas remis en cause leur existence.
Avec les API de sa privacy sandbox, Google veut transformer radicalement le marché publicitaire, aussi bien sur le web qu’au sein des applications.
Une rupture bien accueillie par le marché publicitaire ?
JB - Tout comme le RGPD sur le plan juridique, la Privacy Sandbox est une révolution technologique et les annonceurs n’ont pas d’autre choix que de s’adapter à cette nouvelle donne.
Ils peuvent bien évidemment tester les API de Google, sur le web et le mobile, mais ils savent également que ces technologies ne fonctionneront pas sur les navigateurs ou les applications d’Apple.
Pour le moment, le marché fait surtout le deuil d’une technologie unique, comme l’étaient les cookies, au profit d’une multiplication d’identifiants ou de traceurs, qu’il faudra ensuite réconcilier, avec plus ou moins d’efficacité.
Et qu’en est-il des autorités ?
JB - Si la Privacy Sandbox semble aller dans le sens du RGPD, les autorités se soucient également des rapports de force sur le marché publicitaire.
Le 24 janvier dernier, le département américain de la justice a décidé d’attaquer Google pour abus de position dominante en affirmant que le groupe « utilisait des méthodes anticoncurrentielles et illégales pour éliminer, ou réduire drastiquement, toute menace à sa domination sur les technologies utilisées pour la publicité numérique ».
Et Bruxelles semble également préparer un autre procès en Europe contre Google, qu’il accuse également d’abuser de sa position dominante.
Si cette privacy Sandbox prépare un futur « cookie less », elle pourrait, et c’est toute l’ironie, également ouvrir la voie à un marché publicitaire « Google Less ».
JB - Bonjour Delphine. Alors vous savez sans doute que depuis 25 ans, le marketing digital repose sur ce qu’on appelle des « cookies », des traceurs qui permettent aux éditeurs de sites web de reconnaitre des internautes même quand ces derniers ne sont pas « loggés ».
Leur premier usage, c’était de conserver le contenu d’un panier d’achat entre deux visites d’un site e-commerce, mais les cookies ont surtout été massivement utilisé par les publicitaires pour gérer la répétition des affichages - on appelle ça le capping -, reconnaitre et cibler les internautes, et plus récemment « recibler » des internautes n’ayant pas finalisé un achat.
Mais si les éditeurs de navigateurs web ont inventé le cookie, ils veulent désormais le faire disparaitre. Après Firefox de Mozilla ou Safari d’Apple, c’est désormais au tour de Google Chrome, qui pèse les deux tiers du marché des navigateurs web, d’annoncer la fin prochaine des cookies publicitaires .
Des cookies qui seraient remplacés par quoi ?
JB - Alors Google a annoncé il y a déjà 3 ans une « Privacy Sandbox », une sorte de boites à outils, qui ambitionne de remplacer les cookies publicitaires par des API, des interfaces logicielles, et dont le déploiement effectif débute ce mois ci.
Avec ces API, les annonceurs ne pourront plus cibler individuellement les internautes, comme ils le faisaient avec les cookies, mais théoriquement cibler, voire recibler des groupes d’individus - des cohortes - partageant les mêmes centres d’intérêt ou les mêmes caractéristiques.
Mais la Privacy Sandbox devrait également inclure des API de mesure et d’attribution, fonctionnant également par cohortes, et non au niveau des individus.
Une privacy Sandbox qui ne se limiterait d’ailleurs pas aux seuls Cookies ?
JB - Effectivement, l’ambition de Google, c’est de supprimer tous les traceurs individuels, qu’il s’agisse des cookies, utilisés sur son navigateur Chrome, que les « Advertising ID », utilisés dans les applications sur les smartphones Android.
Google va ainsi beaucoup plus loin qu’Apple, qui a certes imposé le consentement avant toute collecte de l’advertising ID sur les applications iOS, mais qui n’a pas remis en cause leur existence.
Avec les API de sa privacy sandbox, Google veut transformer radicalement le marché publicitaire, aussi bien sur le web qu’au sein des applications.
Une rupture bien accueillie par le marché publicitaire ?
JB - Tout comme le RGPD sur le plan juridique, la Privacy Sandbox est une révolution technologique et les annonceurs n’ont pas d’autre choix que de s’adapter à cette nouvelle donne.
Ils peuvent bien évidemment tester les API de Google, sur le web et le mobile, mais ils savent également que ces technologies ne fonctionneront pas sur les navigateurs ou les applications d’Apple.
Pour le moment, le marché fait surtout le deuil d’une technologie unique, comme l’étaient les cookies, au profit d’une multiplication d’identifiants ou de traceurs, qu’il faudra ensuite réconcilier, avec plus ou moins d’efficacité.
Et qu’en est-il des autorités ?
JB - Si la Privacy Sandbox semble aller dans le sens du RGPD, les autorités se soucient également des rapports de force sur le marché publicitaire.
Le 24 janvier dernier, le département américain de la justice a décidé d’attaquer Google pour abus de position dominante en affirmant que le groupe « utilisait des méthodes anticoncurrentielles et illégales pour éliminer, ou réduire drastiquement, toute menace à sa domination sur les technologies utilisées pour la publicité numérique ».
Et Bruxelles semble également préparer un autre procès en Europe contre Google, qu’il accuse également d’abuser de sa position dominante.
Si cette privacy Sandbox prépare un futur « cookie less », elle pourrait, et c’est toute l’ironie, également ouvrir la voie à un marché publicitaire « Google Less ».
Retrouvez l'ensemble de la séquence sur Bsmart
https://www.bsmart.fr/video/20907-smart-tech-partie-05-juillet-2023
https://www.bsmart.fr/video/20907-smart-tech-partie-05-juillet-2023