Greenly, expert en comptabilité carbone, a publié une analyse détaillée de l’impact environnemental des réseaux sociaux comme Facebook, Instagram, TikTok et YouTube. Cette étude met en lumière les émissions de gaz à effet de serre générées par chaque interaction sur ces plateformes, dues principalement à la consommation énergétique des data centers et des appareils des utilisateurs.
Les contenus vidéo, les smartphones énergivores et les ordinateurs portables figurent parmi les principaux responsables de cette empreinte carbone. Greenly souligne l’importance d’une responsabilité partagée entre les entreprises technologiques, qui doivent réduire leur impact, et les utilisateurs, dont les habitudes influent directement sur ces émissions.
Meta, qui regroupe Facebook, Instagram et Threads, a réalisé des progrès significatifs en matière de durabilité. L’entreprise a réduit de 94 % ses émissions opérationnelles depuis 2017 en devenant un des plus grands acheteurs d’énergies renouvelables avec 11 700 MW contractés. Ses data centers affichent une efficacité énergétique exceptionnelle (PUE de 1,08) et une gestion optimisée de l’eau.
Malgré ces avancées, l’expansion de ses activités dans des domaines énergivores, comme l’intelligence artificielle et le métavers, constitue un défi. Meta vise désormais à réduire les émissions de sa chaîne de valeur (scope 3) d’ici 2030 en impliquant ses fournisseurs.
TikTok : des efforts dans un contexte de forte empreinte carbone
TikTok, avec une base de 1,1 milliard d’utilisateurs, génère environ 90,67 millions de tonnes de CO2e par an, en grande partie à cause du streaming vidéo intensif. Bien que l’entreprise ait ouvert un data center en Norvège alimenté à 100 % en énergie renouvelable, elle reste en retard en termes de transparence et de réduction des émissions.
Pour atténuer son impact, TikTok devra investir davantage dans l’efficacité énergétique de ses infrastructures et encourager ses utilisateurs à réduire le temps passé sur la plateforme.
Snapchat et YouTube : entre initiatives ambitieuses et défis croissants
Snapchat s’engage à devenir une entreprise aux émissions négatives nettes de carbone d’ici 2030, avec des projets de compensation carbone et des initiatives globales comme la reforestation et l’installation de cuisinières propres. Cependant, l’augmentation des fonctionnalités, comme la réalité augmentée, pose des défis énergétiques.
YouTube, intégré aux efforts de Google, optimise ses data centers grâce à l’intelligence artificielle et des stratégies "carbon-intelligent". En plus de son efficacité opérationnelle, la plateforme joue un rôle éducatif en sensibilisant ses utilisateurs aux enjeux climatiques.
Les recommandations de Greenly pour une utilisation plus responsable
Greenly propose des mesures simples pour réduire l’empreinte carbone des utilisateurs :
Limiter le temps passé sur les plateformes vidéo comme TikTok et YouTube. Privilégier les smartphones aux ordinateurs pour consommer du contenu. Choisir des plateformes basées sur le texte et les images plutôt que sur la vidéo.
Selon Alexis Normand, CEO de Greenly : "Les data centers sont à la fois le cœur de cette problématique et une opportunité d’amélioration. Si chaque partie prenante — entreprises, utilisateurs, et décideurs — agit ensemble, nous pouvons créer un écosystème numérique plus respectueux de l’environnement."
Cette étude souligne l’urgence de réduire l’impact écologique des réseaux sociaux tout en appelant à une action collective pour conjuguer progrès technologique et respect de l’environnement.