L'application Elyse fait face à des nombreuses critiques


Malgré son succès, l'application Elyze est sous le feu des critiques en raison de son utilisation des données personnelles sensisbles.



Avec plus d'un million de téléchargements en seulement deux semaines, l'application Elyze rencontre un immense succès auprès des jeunes. Lancée le 2 janvier par deux étudiants d’une vingtaine d’années, Grégoire Cazcarra et François Mari, elle vise à motiver les indécis à voter à l'élection présidentielle grâce à leurs affinités avec tel ou tel candidat.

Le principe est simple, il suffit de "swiper" les propositions des candidats à droite ou à gauche pour que l'algorithme détermine qui "matche" avec l'utilisateur. L'objectif est d'éviter l'abstention des 18-30 ans à la prochaine élection présidentielle.

Depuis la semaine dernière, Elyze est néanmoins sous le feu des critiques ​sur les réseaux sociaux, notamment sur Twitter, en raison de l'utilisation de données personnelles qui suscite l'attention de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).

Les utilisateurs ont également déniché plusieurs bugs favorisant certains candidats. Il y a encore quelques jours, si l'on acceptait toutes les propositions affichées, l'app mettait obligatoirement Emmanuel Macron premier du podium, suivi d'Anne Hidalgo et de Yannick Jadot. 

Le bug a été résolu et les candidats sont désormais classés par ordre alphabétique, mais l'histoire a décrédibilisé l'application. L'ingénieur Mathis Hammel a mis les mains dans le cambouis et s'est intéressé au code d'Elyze. Il a découvert d'autres soucis plus inquiétants.

En plus de ces failles, de nombreuses inquiétudes se tournent vers l'utilisation des données des utilisateurs. Dès le lancement d'Elyze, ils sont invités à indiquer leur sexe, date de naissance, code postal, mais aussi le nom du candidat pour lequel ils ont voté en 2017 et leur intention de vote pour 2022.

La CNIL veut en effet vérifier si l’application est en conformité avec la RGPD. En effet, le respect de celui-ci est primordial pour un logiciel qui traite de données à caractère politique. Le régulateur a expliqué vouloir faire « usage de ses pouvoirs répressifs » en cas de problème. Les créateurs ont annoncé ne pas vouloir vendre les données recueillies par l'application (date de naissance, genre et département), mais plutôt de travailler avec des instituts de sondages ou des think tank.





Mercredi 19 Janvier 2022

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