Carole Jardon, MobileIT : "Mobilité, Cloud Computing et solutions IP sont trois mondes indubitablement liés"


Commissaire général de MobileIT, Carole Jardon revient sur le positionnement de salon et sur les défis que soulève la démocratisation des smartphones pour les développeurs IT.



Carole JARDON

Tarsus organise Mobile IT le mois prochain à Paris. En quoi votre salon se différencie t'il de vos différents concurrents sur le segment de la mobilité professionnelle ?

CJ - Tout d’abord, c’est en nombre que se différentie Mobile IT : 100 exposants et partenaires et 16 conférences plénières. Mobile It Expo n’est pas un salon en création mais un événement qui émane d’IP Convergence et de Mobile Office qui existent depuis plusieurs années. Mobilité, Cloud Computing et solutions IP sont trois mondes indubitablement liés et il nous est apparu comme une évidence de les rassembler au sein d’un même événement et en un même lieu, afin de favoriser les échanges, créer une émulation dynamique, et constituer des passerelles solides entre acteurs et visiteurs de ces trois secteurs . Mobile It Expo se tiendra en parallèle d’IP Convergence et Cloud and IT Expo. L’événement rassemblera en tout 300 exposants et partenaires. Les trois salons seront marqués par la keynote d’ouverture qui fait le lien des trois marchés : Un nouveau cycle technologique pour des entreprises en mutation le mardi 19 à 9h30

Mobile It Expo a su s’adapter aux évolutions rapides du marché de la mobilité. Toutes les applications de l’IT deviennent progressivement accessibles en mode connecté, via un Smartphone tellement puissant et versatile qu’il  remplace le netbook. Et via la tablette désormais. Peut-on traiter de mobile en tant que technologie de support et de facilitation au business d’une entreprise sans traiter de cette convergence (d’ailleurs le n°1 français des réseaux – Orange - et le n°1 mondial du logiciel IT – Microsoft – sont des sponsors de l’événement).


A l'heure de la démocratisation des Smartphones, quels sont les nouveaux défis auxquels sont confrontés les décideurs IT en matière de mobilité ?

CJ - En préalable au Salon Mobile IT Expo, MARKESS International a réalisé une étude  « Applications professionnelles sur Smartphones et tablettes numériques : besoins & opportunités » qui sera présentée sur le salon. Les résultats de l’étude confirment la poussée des usages en entreprise et la réalité de l’engouement du côté des décideurs.

Les nouveaux enjeux sont tant techniques qu’organisationnels : l’essor des usages applicatifs sur Smartphones et tablettes numériques dans le monde de l’entreprise engendre des changements dans les usages professionnels et les modes de consommation des applications et des données. Il amène aussi son lot de nouveaux enjeux (ouverture du système d'information, sécurisation et protection, modification des modèles économiques et de l'écosystème des prestataires...) et conduit à repenser en final le « poste de travail » des collaborateurs, vaste chantier aux impacts non seulement techniques mais aussi organisationnels.

Les décideurs interrogés mentionnent être plus particulièrement confrontés aux freins suivants : sécurité, applications existantes non adaptées pour des usages sur ces types de terminaux, investissements à consentir pour équiper les collaborateurs (terminaux et abonnements télécoms), gestion du parc de ces terminaux et transformation des modes de travail que ces usages en situation de mobilité impliquent.

Les facteurs déterminants qui contribuent le mieux à leur appropriation et à leur utilisation performante dans le monde professionnel reposent avant tout sur l’expérience utilisateur, l’implication du top management, l’intégration à l’existant et l’ouverture des systèmes. (extrait du communiqué de presse de Markess International)


On observe un renouveau du logiciel embarqué au travers de l'engouement pour les "apps". Est-ce une simple mode ou un phénomène de fond, qui pourrait se heurter à la notion de "cloud", dont vous parlez dans un autre de vos salons ?

CJ - Accès en mode cloud uniquement ou utilisation via un programme embarqué ? L’un et l’autre ne sont pas incompatibles. Le Smartphone et la tablette sont des outils puissants et versatiles qui le permettent (mémoire, écran, connectivité, puissance processeur) et les utilisateurs combinent les deux usages : tantôt en se connectant à un serveur distant (n’est-ce pas ce qu’on fait quand on accède à Gmail ou sur la plateforme d’Amazon depuis son mobile ?) tantôt en utilisant une appli embarquée (un formulaire de GRC + facturation + état du stock  pré-rempli), tantôt en mixant les deux : je lance mon appli embarquée qui va ensuite se connecter à un serveur dans le réseau pour aller chercher des données spécifiques. Avoir le logiciel en mémoire du Smartphone permet de lancer l’appli beaucoup plus vite et de n’avoir ensuite qu’à envoyer des requêtes sur le réseau (donc plus léger et indépendant de la qualité de la connexion et du débit, ce qui est clé). L’exemple, ce sont le programme et les cartes de navigation Nokia qui sont pré-chargées et on ne fait des accès aux réseaux que pour l’actualisation, les infos en temps réel (trafic), les radars… C’est beaucoup plus performant que si l’on devait à chaquefois charger la carte qu’on veut utiliser.

Les applications métiers évoluent d’ailleurs en ce sens, en abandonnant les clients compilés trop lourds sur les terminaux au profit d’un client plus léger et d’un accès par navigateur au Web public ou à l’intranet de l’entreprise (ou demain du serveur d’entreprise dans le nuage). Cela permet aussi le travail en mode déconnecté avec une synchronisation à la connexion dès que nécessaire ou dès que le réseau le permet.

Les apps pour les pros permettent de doter les mobiles des collaborateurs de fonctions et d’utilitaires parmi la palette immense proposée sur les places de marchés mobiles (Apple, Microsoft, RIM, Android, Samsung) pour quelques euros alors qu’il y a cinq ans, les entreprises payaient des milliers d’euros à un prestataire pour qu’il leur développe ces mêmes utilitaires et fonctions pas plus puissantes d’ailleurs. C’est de l’adaptation d’apps conçues pour le grand public que les pros se sont appropriés. Tout ce qui touche aux applis de géolocalisation en est un exemple probant, mais aussi les horaires de TGV sur son mobile, l’échange de données avec un correspondant…

Dans le même temps , la plupart des solutions métiers ou IT du marché ont aujourd’hui abandonné les agents lourds compilés sur les terminaux et privilégient la connexion à un serveur par un simple navigateur Web. Et les architectures qui permettent cela pour les solutions mobiles sont en train de passer d’un serveur interne à l’entreprisse à un modèle de type SaaS, Web portail ou Cloud où c’est toujours l’entreprise qui a la main et qui réalise le point d’ancrage du terminal à l’entreprise à travers ce service IT sécurisé et authentifié.

Une thématique sur laquelle nous ferons le point durant les 3 jours du salon notamment lors des conférences plénières de Cloud and It Expo orchestrées par Eric Montagne.



Jeudi 6 Octobre 2011

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