Fondateur de Teemo, Benoit Grouchko a profité d’un petit déjeuner consacré à la question du consentement pour revenir sur l’impact du RGPD -le règlement général pour la protection des données- sur l’industrie publicitaire
Le RGPD, un bouleversement pour l’industrie publicitaire ?
BG - Le RGPD a effectivement défini un nouveau cadre réglementaire qui a eu un impact sur Teemo et sur tout l’écosystème.
Ce texte apporte plus de transparence pour les utilisateurs, et impose l’obtention d’un véritable consentement libre et éclairé, et non un faux choix entre « ok » et « j’accepte », avant tout ciblage publicitaire.
Si le bandeau s’affiche au bon moment, lors de l’onboarding dans l’application, que les questions sont claires et que l’utilisateur n’a pas à scroller, le taux d’opt’in peut monter jusqu’à 80% ce qui constitue plutôt une bonne surprise.
La donnée de qualité deviendra t’elle plus rare ?
BG - Avant le RGPD, c’était un peu le Far-West avec une certaine opacité du marché des données. En imposant plus de transparence, le RGPD a fait le ménage et contribué à éliminer certains fournisseurs.
A court terme, cela va se traduire par plus de rareté et une augmentation naturelle des prix. Mais une donnée de qualité est également plus performante, ce qui ne change finalement pas grand chose à l’équation économique pour l’annonceur.
Les pratiques in-app vont-elles se généraliser à tout le web ?
BG - Je ne voudrais pas me substituer aux autorités qui planchent en ce moment sur E-privacy mais mon intuition, c’est que les bandeaux cookies ou les CMP web ne permettent effectivement pas d’obtenir un vrai consentement.
Il est donc probable que ces bandeaux finissent par se rapprocher de ce qui se fait dans l’univers in-app. La grande question sera alors de savoir si ce consentement sera géré par l’utilisateur, par l’éditeur ou au niveau du navigateur web.