En 2006, le secteur de la téléphone mobile était encore dominé par Nokia, qui captait alors plus d'un tiers du marché, mais les premiers smartphones commençaient à équiper geeks et hommes d'affaires, avec des produits comme le P900 de Sony Ericsson, sous Symbian UIQ, les Blackberry de Research in Motion, le Treo de Palm ou encore les très convaincants smartphones Windows Phone de HTC/Qtek.
Les rumeurs bruissaient depuis longtemps au sujet du développement d'un téléphone par Apple mais en dehors d'un smartphone Motorola, proposant une compatibilité iTunes, la firme à la pomme avait soigneusement évité de dévoiler ses projets.
Les rumeurs bruissaient depuis longtemps au sujet du développement d'un téléphone par Apple mais en dehors d'un smartphone Motorola, proposant une compatibilité iTunes, la firme à la pomme avait soigneusement évité de dévoiler ses projets.
Un smartphone signé Apple
Aussi, quand Steve Jobs dévoila l'iPhone, le 09 Janvier 2007, la planète tech oscilla entre ironie et curiosité, pour ce smartphone, n'ayant ni caméra frontale, ni modem 3G, produit par une société certes innovante, mais qui ne disposait alors d'aucune autre légitimité dans la mobilité que son assistant Newton, lancé dans les années 90, et son baladeur iPod.
Lors de son célèbre Keynote, Steve Jobs dévoila alors un smartphone plus compact que les modèles actuels, encore au format 4/3, mais qui inaugurait son écran tactile doté de la technologie "multipoints". Une technologie offrant une incroyable expérience aux premiers utilisateurs, et qui permit à Apple de ringardiser instantanément la concurrence.
"J’étais chez Microsoft en tant que CMO EMEA et nous avions tous été assez impressionnés par l'interface qui rendait l'utilisation d'un smartphone très simple. Mais nous étions paradoxalement assez peu inquiets de la menace car la première version de l'iPhone n'était pas ouverte aux développeurs externes, ce qui arrivera bien après" explique Philippe Dumont, CEO d'Azetone.
"Au début, je n'ai pas cru au tout tactile. Je pensais que les boutons physiques resteraient plus rapides pour écrire. Mais ce n'est qu'après l'avoir essayé que j'ai compris qu'il changerait la donne dans le secteur" ajoute Nicolas Rieul, Chief of Mobile chez Dentsu Aegis.
Présenté en Janvier 2007, l'iPhone n'est commercialisé que plusieurs mois plus tard, d'abord aux Etats-Unis, puis dans certains marchés émergents. En France, il faudra attendre l'automne 2007 pour découvrir ce smartphone et son écran tactile révolutionnaire.
"Je me souviens de la folie qu’avait suscitée l’annonce du lancement du premier iPhone. De nombreux fans d’Apple avaient fait la queue devant l'Apple Store et j'avais trouvé complètement hallucinant que certains se ruent à l'intérieur pour s'emparer des premiers exemplaires. Je n’avais jamais vu cela pour un téléphone." se souvient Josué Urdangaray, Directeur France de Netsize.
Lors de son célèbre Keynote, Steve Jobs dévoila alors un smartphone plus compact que les modèles actuels, encore au format 4/3, mais qui inaugurait son écran tactile doté de la technologie "multipoints". Une technologie offrant une incroyable expérience aux premiers utilisateurs, et qui permit à Apple de ringardiser instantanément la concurrence.
"J’étais chez Microsoft en tant que CMO EMEA et nous avions tous été assez impressionnés par l'interface qui rendait l'utilisation d'un smartphone très simple. Mais nous étions paradoxalement assez peu inquiets de la menace car la première version de l'iPhone n'était pas ouverte aux développeurs externes, ce qui arrivera bien après" explique Philippe Dumont, CEO d'Azetone.
"Au début, je n'ai pas cru au tout tactile. Je pensais que les boutons physiques resteraient plus rapides pour écrire. Mais ce n'est qu'après l'avoir essayé que j'ai compris qu'il changerait la donne dans le secteur" ajoute Nicolas Rieul, Chief of Mobile chez Dentsu Aegis.
Présenté en Janvier 2007, l'iPhone n'est commercialisé que plusieurs mois plus tard, d'abord aux Etats-Unis, puis dans certains marchés émergents. En France, il faudra attendre l'automne 2007 pour découvrir ce smartphone et son écran tactile révolutionnaire.
"Je me souviens de la folie qu’avait suscitée l’annonce du lancement du premier iPhone. De nombreux fans d’Apple avaient fait la queue devant l'Apple Store et j'avais trouvé complètement hallucinant que certains se ruent à l'intérieur pour s'emparer des premiers exemplaires. Je n’avais jamais vu cela pour un téléphone." se souvient Josué Urdangaray, Directeur France de Netsize.
Le vrai départ de l'internet mobile
Outre une interface révolutionnaire, l'iPhone a également contribué à démocratiser l'internet mobile puisqu'Apple obligea les opérateurs à proposer son smartphone avec des forfaits très généreux en matière de données mobiles. Safari était d'ailleurs capable d'afficher de véritables pages web, contrairement aux autres smartphones qui se limitaient bien souvent à l'affichage de pages XHTML optimisées pour les mobiles.
"Quand j’ai eu l’iPhone pour la première fois en main, ce qui m’avait d’emblée frappé, c’était l’expérience sur le web qu’il offrait : une qualité de navigation que l’on n’avait jamais vue. Naviguer sur Internet avec un téléphone était déjà possible à l’époque, tout comme les écrans tactiles, mais jamais avec autant de précision et d’efficacité. " explique Josué Urdangaray, Directeur France de Netsize.
"Comme l'a souligné l'historien des religions Milad Doueihi, la plus grande influence de Steve Jobs aura été ce retour du corps dans notre quotidien numérique. Cette dernière est née d'une culture du bureau et de la chaise, elle s'est transformée depuis l'iPhone en une culture ambulante . Le smartphone a introduit massivement le digital dans un monde réel en mouvement : les transports, les lieux de vie, les terrasse de café, la rue et bien évidement les commerces. Le consommateurs est désormais un consommateur connecté en mouvement, avant, pendant et après ses achats dans les magasins." ajoute Bertrand Jonquois, co-fondateur de l'agence Atsuké.
Mais une seconde révolution arrive dès 2009 avec l'App Store, qui permet aux développeurs de toucher des millions d'utilisateurs, et aux utilisateurs, d'enrichir leur smartphone de milliers d'applications.
"Pour les marques, les applications ont été un nouveau moyen de développer ou de monétiser leur relation client. Et cela a contribué à créer une véritable App Economie, qui devrait dépasser les 100 milliards de dollars de revenus d'ici 2020" observe Philippe Dumont, CEO d'Azetone, dont la société est justement spécialisée dans l'A/B testing d'applications mobiles.
"L'App Store a été un tout nouvel écosystème, différent du web, pour de nombreuses start-up. Pour ma part, j'ai commencé ma carrière professionnelle chez Surikate, qui était justement spécialisée dans la promotion des applications." indique Nicolas Rieul, Chief of Mobile chez Dentsu Aegis.
« L'arrivée de l'iPhone n'a pas seulement réinventé la façon dont on communique. 10 ans plus tard, il peut être reconnu comme le catalyseur qui a contribué à changer la façon dont nous vivons au quotidien. Le lancement de l'app store a créé un écosystème phénoménal qui a permis et permet encore à de nombreuses entreprises de prospérer dans divers secteurs comme le jeux vidéo, les médias, l’e-commerce ou encore l'intelligence économique. Il a également transformé nombre d’industries comme le commerce de détail, les services de restauration et les banques en permettant une relation plus étroite avec les clients. » ajoute Sameer Singh, Industry Analysis Director chez App Annie
"Quand j’ai eu l’iPhone pour la première fois en main, ce qui m’avait d’emblée frappé, c’était l’expérience sur le web qu’il offrait : une qualité de navigation que l’on n’avait jamais vue. Naviguer sur Internet avec un téléphone était déjà possible à l’époque, tout comme les écrans tactiles, mais jamais avec autant de précision et d’efficacité. " explique Josué Urdangaray, Directeur France de Netsize.
"Comme l'a souligné l'historien des religions Milad Doueihi, la plus grande influence de Steve Jobs aura été ce retour du corps dans notre quotidien numérique. Cette dernière est née d'une culture du bureau et de la chaise, elle s'est transformée depuis l'iPhone en une culture ambulante . Le smartphone a introduit massivement le digital dans un monde réel en mouvement : les transports, les lieux de vie, les terrasse de café, la rue et bien évidement les commerces. Le consommateurs est désormais un consommateur connecté en mouvement, avant, pendant et après ses achats dans les magasins." ajoute Bertrand Jonquois, co-fondateur de l'agence Atsuké.
Mais une seconde révolution arrive dès 2009 avec l'App Store, qui permet aux développeurs de toucher des millions d'utilisateurs, et aux utilisateurs, d'enrichir leur smartphone de milliers d'applications.
"Pour les marques, les applications ont été un nouveau moyen de développer ou de monétiser leur relation client. Et cela a contribué à créer une véritable App Economie, qui devrait dépasser les 100 milliards de dollars de revenus d'ici 2020" observe Philippe Dumont, CEO d'Azetone, dont la société est justement spécialisée dans l'A/B testing d'applications mobiles.
"L'App Store a été un tout nouvel écosystème, différent du web, pour de nombreuses start-up. Pour ma part, j'ai commencé ma carrière professionnelle chez Surikate, qui était justement spécialisée dans la promotion des applications." indique Nicolas Rieul, Chief of Mobile chez Dentsu Aegis.
« L'arrivée de l'iPhone n'a pas seulement réinventé la façon dont on communique. 10 ans plus tard, il peut être reconnu comme le catalyseur qui a contribué à changer la façon dont nous vivons au quotidien. Le lancement de l'app store a créé un écosystème phénoménal qui a permis et permet encore à de nombreuses entreprises de prospérer dans divers secteurs comme le jeux vidéo, les médias, l’e-commerce ou encore l'intelligence économique. Il a également transformé nombre d’industries comme le commerce de détail, les services de restauration et les banques en permettant une relation plus étroite avec les clients. » ajoute Sameer Singh, Industry Analysis Director chez App Annie
Quel avenir pour l'iPhone ?
Atteignant tout juste quelques millions d'unités en 2008, les ventes de l'iPhone se sont envolées à plus de 230 millions d'unités en 2015 mais elles ne progressent plus en se limitant à 210 millions d'unités en 2016. Particulièrement innovant à son lancement au point de terrasser des pionniers tels que Palm, Blackberry ou Nokia, l'iPhone doit en effet désormais faire face à la concurrence de smartphones Android, un système d'exploitation racheté par Google en 2005 et proposé gratuitement à tous les autres constructeurs de smartphones.
Porté par des constructeurs tels que Samsung ou HTC, partenaires historiques de Microsoft, Android est désormais plébiscité par les constructeurs chinois tels que Huawei, Lenovo, Xiaomi ou TCL, qui inondent le marché de smartphones offrant un excellent rapport qualité prix, et qui permettent au système d'exploitation de Google de revendiquer plus de 80% de parts de marché.
Dans ce contexte, l'iPhone ne peut plus se satisfaire de simples améliorations de son capteur photo, de sa mémoire ou de son écran, et beaucoup d'analystes anticipent de véritables ruptures technologiques pour les prochaines générations d'iPhones.
"L’interface de nos Smartphone est à nouveau en train d’évoluer dans une nouvelle ère : celle de la commande vocale. Le consommateur lui est déjà en train d’entrer dans un nouveau « commerce conversationnel » porté par les applications de messagerie et l’intelligence artificielle…" pronostique Bertrand Jonquois.
" Sachant mieux que quiconque nos habitudes et nos centres d’intérêt au quotidien, l'iPhone a le potentiel de se transformer en véritable assistant personnel. Il pourra non seulement répondre instantanément à toutes nos questions, traiter automatiquement un grand nombre de tâches mais également anticiper nos demandes comme on le voit déjà avec la prise en compte du trafic routier avant de se rendre à un rendez vous" ajoute Philippe Dumont.
Une nouvelle ère, combinant commande vocale et intelligence artificielle, et qui pourrait donc limiter l'engouement pour les écrans tactiles comme celui de l'iPhone, un smartphone qui se sera tout de même écoulé à plus d'un milliard d'exemplaires depuis son lancement, il y a tout juste 10 ans.
Porté par des constructeurs tels que Samsung ou HTC, partenaires historiques de Microsoft, Android est désormais plébiscité par les constructeurs chinois tels que Huawei, Lenovo, Xiaomi ou TCL, qui inondent le marché de smartphones offrant un excellent rapport qualité prix, et qui permettent au système d'exploitation de Google de revendiquer plus de 80% de parts de marché.
Dans ce contexte, l'iPhone ne peut plus se satisfaire de simples améliorations de son capteur photo, de sa mémoire ou de son écran, et beaucoup d'analystes anticipent de véritables ruptures technologiques pour les prochaines générations d'iPhones.
"L’interface de nos Smartphone est à nouveau en train d’évoluer dans une nouvelle ère : celle de la commande vocale. Le consommateur lui est déjà en train d’entrer dans un nouveau « commerce conversationnel » porté par les applications de messagerie et l’intelligence artificielle…" pronostique Bertrand Jonquois.
" Sachant mieux que quiconque nos habitudes et nos centres d’intérêt au quotidien, l'iPhone a le potentiel de se transformer en véritable assistant personnel. Il pourra non seulement répondre instantanément à toutes nos questions, traiter automatiquement un grand nombre de tâches mais également anticiper nos demandes comme on le voit déjà avec la prise en compte du trafic routier avant de se rendre à un rendez vous" ajoute Philippe Dumont.
Une nouvelle ère, combinant commande vocale et intelligence artificielle, et qui pourrait donc limiter l'engouement pour les écrans tactiles comme celui de l'iPhone, un smartphone qui se sera tout de même écoulé à plus d'un milliard d'exemplaires depuis son lancement, il y a tout juste 10 ans.